En octobre, j’ai initié à nos pratiques une dizaine de futurs éducateurs spécialisés et assistants sociaux de l’IRTS de Montrouge durant une semaine dite « médiation créative ».
Un groupe complice et joyeux dont je regrette déjà dans le silence du confinement les éclats de rire.
Reprendre le chemin de son corps, une gageure pour des corps fatigués, des esprits inquiets sur leur avenir, mais contents de se retrouver physiquement après des mois de « visio ». Détente, fous-rires salutaires et extrême concentration se sont mêlés sur les tatamis.
Énergie à saisir dans l’écoute de soi et à développer dans la chute.
Trouver le courage de se relever. Y croire. Renouer le lien avec un partenaire dans le mouvement, se mettre de profil, ne pas regarder pour mieux voir. Changer d’univers dans le dojo Matsamune, un bout de Japon, se mettre face au kamiza, découvrir les bienfaits du rituel, de l’étiquette comme outil de conscience dans les relations.
Sortir de l’opposition, du rôle de victime, des mots qui touchent ces futurs travailleurs sociaux, chambres d’écho des douleurs du monde.
Anne-Hélène Rigogne, enseignante et co-dirigeante de la fédération