Depuis sa création, la Fédération Aïkiryu et Arts du Geste – F.AAGE porte une attention particulière à l’accueil des enfants ; l’Ecole structure l’enseignement qui leur est donné, Abelé Shihan, son fondateur, lui-même ayant toujours enseigné aux enfants.
Tout ce que l’enseignement aux enfants nous donne est un cadeau. L’enfant intègre la pratique et peut s’exprimer à travers la gestuelle de l’Aïkiryu. En l’accompagnant dans sa pratique, l’enseignant quant à lui renforce d’une certaine manière l’enfant qu’il a en lui, le rassure.
Les racines de l’Aïkiryu : l’esprit, la philosophie, notre source
Ce que nous offrons lors d’un cours est tout d’abord guidé par un état d’esprit, une philosophie qui nous engage sur la voie de l’Aïkiryu.
C’est un enseignement engagé pour une éducation à la Paix.
L’esprit de notre école est en accord avec les écrits de Gaku Homma*, élève de Morihei Ueshiba, sur la pratique de l’enseignement aux enfants, qui tisse un lien fort entre la tradition japonaise et les enfants du monde d’aujourd’hui :
- la coopération et la non-violence, et non le combat ;
- l’apprentissage de la résolution des conflits, et non l’agressivité ;
- vivre la fluidité et la liberté sans contrainte, sans vainqueur ni perdant ;
- le respect, des autres comme de soi-même.
Le chemin de la pédagogie : une pratique énergétique et corporelle, un art martial
La pratique de l’Aïkiryu permet aux jeunes de développer habilité et structuration corporelles ainsi que souplesse et précision technique, tout en expérimentant le respect, l’écoute et l’échange avec un partenaire.
Les enfants sont la force vive de l’école, et l’Aïkiryu leur permet de structurer leur énergie, trouver le moment juste pour en exprimer la vigueur (Kiaï) et prendre le temps du calme et de la reliance (Mokusô). Cela fait toute la particularité de cet art martial, donnant un rythme au cours.
L’enseignement va canaliser cette énergie, en posant un cadre qui permet de placer les choses dans le dojo : saluts, installation du shomen, nettoyage du dojo, s’habiller correctement, la posture en seisa, le vocabulaire pour chaque chose (dojo, tatami, dogi, shomen, etc), le rituel. Ainsi s’installent les habitudes d’attention, d’organisation et une harmonie dans le groupe. Dans la martialité, il y a l’apprentissage d’une discipline, du respect de soi et de l’autre en développant la concentration et l’attention, afin d’aider l’enfant à utiliser tous ses sens, et à se sentir libre et relié au monde.
Le cadre empêche également d’avoir du pouvoir sur l’enfant, car il ouvre pour l’enseignant un espace plus grand que lui-même, pour transmettre ce qu’il a lui-même vécu et reçu dans ses années de pratique. Et les questions peuvent se poser : qu’est ce que l’on projette de soi sur les enfants, de sa propre enfance ? L’enseignant propose en même temps structure et cadre, ainsi que liberté et expression.
L’Aïkiryu est un langage, un mode de communication, une pratique qui passe par le corps, et l’enfant le décrypte parfaitement : il est encore bien relié à son corps, l’enseignant montre, sans nécessairement verbaliser, l’enfant comprend. Même s’il est “hors de lui”, le mouvement dans la pratique l’aide à revenir à lui-même.
La voie de l’Aïkiryu : de la lignée des maîtres jusqu’à l’enfant dans son dojo
Ce que l’enseignant d’Aikiryu transmet à l’enfant est le fruit de décennies de recherche de maîtres qui nous ont précédé : par la naissance de l’Aïkido, art universel, spirituel et pacifique transmis par Ô Senseï Ueshiba Morihei ; par la notion de meguri**, de non combat et d’ouverture à l’autre associant légèreté et précision dans un contact subtil transmis par Maître Kobayashi Hirokazu ; par la transmission de la pratique, l’éthique et l’esprit de l’Aïkido en France par André Cognard Hanshi, Abelé Shihan s’engagea sur son propre chemin dans la voie, pour fonder l’Aïkiryu.
Un enfant nous a dit un jour lors d’un cercle de parole : “un maître, un sensei en japonais, c’est un guide, c’est comme un transporteur qui nous emmène sur la voie de l’Aïkiryu ou de la pratique”. Il y a une justesse intuitive et une maturité chez eux qui nous pousse, enseignants, à être nous-même juste. La vision de chaque enfant est riche, pleine de potentiel qu’il faut soutenir afin que celui-ci puisse émerger.
L’enseignement propose une expérience gestuelle, un éveil, dans le respect de chacun, au travers de l’observation, du ressenti et de l’avancée dans la pratique.
Au sein de la Fédération Aïkiryu et Arts du geste (F.AAGE), ceux qui enseignent aux enfants suivent cette voie.
* « Children and the Martial arts. An Aïkido point of view », Gaku Homma, 1993. Traduction en français réalisée par Alain Taine, enseignant d’Aikiryu pour les enfants.
** principe spiralé agissant à l’instant de la prise de contact et pendant toute la technique.
Philippe Vassal, suite à un échange créatif avec Isabelle Abelé-Dubouloz, Kyoshi de la F.AAGE, enseignante et formatrice pour l’enseignement de l’Aïkiryu aux enfants et aux adolescents.
EVENEMENT – Samedi 10 juin 2023 aura lieu la Journée Enfants/Adolescents d’Aïkiryu au dojo des Ormes, dirigée par Isabelle Abelé Kyoshi.
Une journée ouverte à tous les enfants et adolescents voulant découvrir la pratique de l’Aïkiryu ou souhaitant pratiquer avec d’autres jeunes élèves de tous les Dojos de l’école en France.
C’est également l’occasion à la communauté des enseignants aux enfants (et assistants intéressés) de se réunir, d’échanger sur la pédagogie, et d’aller à la rencontre des parents inspirés par la pratique de l’Aïkiryu pour les leurs.